Les Vaudois vibreront-ils un jour aux exploits de Sébastien Buemi sur ses terres, au volant d’une Formule E? Fathi Derder y croit, lui qui milite pour l’organisation, à Lausanne, d’une épreuve de ce nouveau championnat mondial réservé aux bolides électriques. Et ce dès la saison 2016-2017. Le conseiller national (PLR/VD) a rencontré la semaine dernière trois représentants de la Ville pour leur exposer le concept. Résultat: un intérêt partagé, mais beaucoup de questions pratiques à résoudre. Course,, indique le municipal Jean-Yves Pidoux (Vert). Un mandat confié, précise-t-il, «à un tiers qui connaît très bien» la capitale vaudoise.
C’est cependant le Conseil des États qui doit donner le prochain signal. Il s’agit de confirmer la décision prise par le National le mois dernier, autorisant la tenue d’une telle course sur sol suisse. Toute compétition sur circuit est en effet interdite depuis 1955 et la mort de 82 personnes au Mans. Fathi Derder demande cette exception à travers une motion, soutenue par le Conseil fédéral. «En matière de sécurité et d’atteintes à l’environnement, la Formule E n’a rien à voir avec la Formule 1, argumente-t-il, confiant avant le vote de la Chambre des cantons. Les épreuves se déroulent par exemple sur une seule journée, essais compris, et ne nécessitent pas la construction d’un circuit, puisque tout se passe en ville.»
La démarche intéresse l’EPFL
Pourquoi Lausanne? Fathi Derder évoque la longue tradition sportive de la capitale olympique, mais aussi la proximité de l’EPFL. Car, pour lui, l’aventure se veut surtout technologique: «Les voitures engagées en Formule E réunissent des domaines de recherche variés, qui permettront de produire un jour des véhicules performants et écologiques.» D’où un appel du pied à la Haute École lausannoise en vue d’une collaboration active.
Patrick Aebischer, président de l’EPFL, confirme son intérêt pour la démarche. «Nous l’avons déjà fait pour le voilier Alinghi, alors que nous avions refusé les demandes venant de l’écurie Sauber pour la Formule 1, note-t-il. La mobilité électrique va dans le sens du développement durable. Et les défis sont énormes, notamment en ce qui concerne la capacité des batteries. Nous travaillons déjà beaucoup sur ces problématiques. Donc si Lausanne s’engage et si les sponsors suivent, nous collaborerons certainement au projet.»
Sponsors aux aguets
Du côté des partenaires financiers, justement, l’appui de TAG Heuer, l’un des six principaux parrains de la Formule E, semble assuré. Hervé Bodinier, directeur du sponsoring de la marque horlogère, évoque la possibilité «de soutenir davantage» une épreuve organisée en Suisse. «Ce que nous espérons.» Fathi Derder dit n’avoir été approché par aucune autre ville suisse depuis les récentes discussions au parlement. Mais il admet que les jeux ne sont pas encore faits à Lausanne. «Si la Municipalité décide de se lancer, il faudra créer un comité qui puisse discuter des coûts, du tracé, de tous les détails techniques, afin de monter un dossier de candidature solide.»
Ce dernier devra être bouclé pour la fin de l’année. Et il risque bien de ne pas être le seul, car les audiences réalisées jusqu’ici – des dizaines de millions de téléspectateurs – attisent déjà la convoitise de métropoles prestigieuses. (24 heures)
Via: Sport automobile: Et si Lausanne accueillait la Formule E? – Vaud & Régions – 24heures.ch.